Je m’intéresse à la combinaison de l’abstraction et du sujet pris dans le réel. À partir de ma perception de l’espace, je définis un programme qui règle mes envies et ma manière de travailler. J’engage mon travail sur les questions du déplacement dans l’espace, sur l’articulation du dehors et du dedans, des mots aux choses, du dessin vers la sculpture, du mur vers le centre, du plan vers le volume et plus généralement d’une œuvre vers l’autre. Mes sculptures sont de la pensée en acte. Les événements de la vie m’imposent de préciser à chaque fois davantage l’actualité de chaque pièce que j’expose. Par exemple, lorsque je fais une oeuvre, je fais une retraite (retreat et retirement). Une retraite ou un retrait dans tous les sens du terme, y compris dans la relation de l’espace au corps. (...)
Je cherche à être aussi frontale qu’un tableau dans le sens d’une lecture rapide de son apparence ; il faut voir la sculpture vite, sans forcément tourner autour, et rester longtemps, elle oblige à une déambulation mentale (ce n’est pas une question de lecture formelle). La mesure du temps compte beaucoup pour y arriver.
Née en 1957, vit et travaille à Paris.
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Élisabeth Ballet, Vous me direz, 2014 © Adagp, Paris 2017